Pierro, la bulle!





Quand il était marmot,
A l’âge couche-culotte,
Notre tout petit Pierro
Etait un Don Quichotte.

On l’assoit sur sa chaise.
Il n’y reste pas longtemps.
Il se tord, à son aise,
Et se penche vers l’avant!

Moi, j’étais fasciné
Par l’ardeur de l’enfant.
Il se casse le nez
Ou il s’envole vraiment
?

Sa belle chevelure blonde,
Les cheveux de Tarzan!
Il regardait le monde,
Avec ses yeux brillants!

Oh, comme il était beau,
Avec ses yeux aimants,
Notre petit Pierro,
Mi-ange et mi-enfant
!

Curieux et éveillé,
Il me faisait marrer.
Il était culotté,
Comme un aventurier!

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Lettre à Pierre N°5 !

Des fois, je vois le trou,
Qui est là, devant moi.
Des fois, je vois le trou,
Où tu es tout en bas!

On tire sur le lien
Qui m’attache à toi.
Je sais qu’il n’y a rien.
Tu n’existes pas!

On tire, c’est certain.
Tu me tends la main?
Il y a un poids
Qui me tire vers toi!

La fosse s’est comblée,
De larmes glacées.
On peut y tomber.
On peut s’y noyer!

Quand je vois, creusé,
Devant un péquin,
Ce profond fossé,
Je lui tends la main!

Je veux lui sortir
La tête du trou.
Pour le voir sourire,
Pour le voir debout!

De mon long passé,
Trop se sont noyés.
Pierre, tu as été
Mon combat dernier!

Je suis épuisé
Et bien trop lassé,
Pour envisager
De gesticuler!

Moi, j’entends les voix
Qu’on écoute pas.
La douleur cachée
Dans une bouche fermée!

Je suis disposé,
Encore, à aider
Les êtres piégés,
Au fond du fossé!

J’ai des larmes pour eux,
Des gestes chaleureux.
Je voudrais pour moi,
Des larmes de joie!

Je voudrais hurler
Mon amour pour toi.
Je n’ai qu’un regret,
Que tu n’entendes pas!

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Il ne pleut que sur toi!

En cette fin de matinée, les nuages s’accumulent et s’assombrissent. C’en est déjà fini de notre balade d’après-midi.
J’observe dehors et je me surprend à penser à un nuage particulier.
Un nuage tout petit et très gris!

Vous ne me croirez peut-être pas. Moi, je l’ai vu plusieurs fois.
Il se tient au-dessus de quelqu’un. Il l’efface lentement de chagrin.
On se retourne. On voit le nuage, au-dessous rien.
On ne se rappelle déjà plus. On se demande s’il y avait bien eu quelqu’un.

Je le vois, de temps en temps, dans la foule, accroché à un passant.
Un passant triste et lent! Le lendemain il ne vient plus au bar où il allait souvent.

Maintenant, je ne regarde plus le ciel, ou plus vraiment. J’essaie d’éviter. Quand la pluie ruisselle sur un chaland particulier, là, je lève les yeux et j’affronte le nuage pour qu’il ne puisse pas voler toute une identité!

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Allo? C’est Pierre!

Ton souvenir, en moi, est entier. Tes gestes, ton attitude, ton parler, je n’ai rien oublié!

J’entends encore ta voix, ton humour décalé. Tes « Ah Bin, Beau! », quand je merdais un truc. Tu ne me ratais pas. J’adorais ça! C’était la réponse du berger à la bergère!

Tes « Allô, c’est Pierre! », je les entends comme avant!

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