Catégorie : Photos et créations graphiques

C’est une grande tablée,
Les fantômes familiers
Sont d’un bleu effacé.

Une voix vient flotter.
La chanson du dernier
Intéresse les aînés,
Ils sont comme envoûtés.

On m’a laissé entrer.
Je peux photographier,
Je suis leur invité.

Les nouvelles de l’été
Ont l’oreille du dernier.
Les fantômes plus âgés
Se contentent de bouffer.

C’est une grande tablée,
Les fantômes relâchés
Commencent à s’amuser.

Ils se mettent à danser,
Tourbillons élancés.
Sur les photos floutées,
Rien n’a vraiment changé.

L’important, dans le gouffre, c’est le noir.
Ce n’est pas le manque de matière.
L’important, dans un gouffre, c’est le noir
Car c’est le coeur de la rivière!

Je suis prêt à non-vivre,
Pendant une petite heure.
Faut pas que ça dérive,
J’ai pas de frein-moteur.

Et c’est un temps à vivre,
On se voit tout à l’heure.
C’est grand jour de lessive,
Pour retour de chaleur.

Il me faut bien poursuivre,
L’enfer attend son heure.
Ce genre de récidive
N’est pas signe de malheur.

C’est une affaire à suivre,
Le chemin a du coeur.
Une démarche progressive,
Une histoire de bonheur!

C’est une goutte d’ambre blond
Qui vient bousculer l’histoire.
Et c’est la joie d’un chant profond
Qui vient voiler la mémoire.

C’est bizarre, je me sens heureux,
Alors que je ne pourrais pas.
Un jour, j’ai vu le merveilleux
S’enfuir et s’éloigner de moi.

Bizarrement, je me sens heureux,
Alors que je ne saurais pas.
Ce jour, dans mon regard de vieux,
Je vois s’en revenir la joie.

Je parle d’un voile qui vous blanchit le derme
Et qui aspire votre vie.
On ne parvient pas à gagner la terre ferme,
On se retrouve aplati.
C’est comme une croix et de la prison ferme,
Tout en devient interdit.
Et c’est une voix qui vous annonce le terme,
On n’est déjà plus ici!

J’ai tant et si fort aimé Pierre
Que j’en demeure indisposé.
Maintenant qu’il est au cimetière,
Son sourire revient me hanter!

Tu t’assois près de moi,
Ma main sur tes épaules.
Nous deux, on se tient fort.
On regarde le ciel!

Tu n’es plus avec moi,
On inverse les rôles.
C’est moi l’enfant. Alors,
Je regarde le ciel!

Tu étais dans mes pensées,
Au milieu de ce froid glacé.

Je viens m’asseoir sur un banc,
Dans ce grand vent qui fouette.
Le jour est mort, y’ a longtemps.
Le froid a des arêtes.

Tu occupais mes pensées,
Au milieu de ce froid glacé.

Je me sens tout différent,
Déjà s’aère ma tête.
Je reste encore un moment
Et je me désinfecte.

Tu lisais dans mes pensées,
Au milieu de ce froid glacé.

Je prends le froid, sur mon banc.
Je craque une allumette.
Si les poules avaient des dents,
L’histoire serait bien faite!

Tu restais dans mes pensées,
Au milieu de ce froid glacé.

Je ne reste pas longtemps,
Sous le grand vent qui fouette.
J’ai comme très froid en dedans,
La rhume-au-lit me guette!

Je te disais mes pensées,
Au milieu de ce froid glacé.

Je me souviens du feu de camp et de ce clair de lune.
Je me souviens du vent qui peinait à supporter la brume.
Je me souviens du fanal et de son odeur posthume.
Je reviens, de temps en temps, boire un café, lire la une!