Ô, tristes limbes!


La tristesse se dépose,
En brume mal-avisée,
Sur ta vie, sur les choses.
Tu ne peux plus l’ôter.

Si tu perds quelque chose
Qui avait tant compté,
Tu survis, je suppose,
Pour toujours abîmé.

La tristesse se dépose,
En brume mal-inspirée,
Sur ton cœur, sur la rose.
C’est la mort de l’été!

Elle est pinceau morose,
Tableau recommencé.
Que jamais tu n’exposes,
Que tu gardes au grenier.

Avec elle, tu composes,
Pour un peu respirer.
La fleur, à peine éclose,
N’en est plus parfumée.

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Je te pleure, encore!


Je pleure encore, des fois,
Enfermé dans la douche.
Et je mords dans mon bras,
Pour faire taire ma bouche.

Si je pleure, à voix basse,
Alors, sans me cacher,
Je te fais des messes-basses.
Je peux rire et pleurer!

Je pleure encore, tout bas.
Et, vas-y, que je mouche!
Ces pleurs, qui sont à moi,
Me lavent comme une douche.

Je pleure encore, parfois,
Vraiment sans y penser.
Mais ces pleurs sont pour toi,
Comme un cadeau donné!

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Mais, où es-tu, Pierre?


J’ai fait le tour des cimetières,
J’ai retourné toute la terre.
Mais, je ne t’ai pas trouvé.


J’ai remonté la rivière
Et fouillé toutes les galères.
Mais, je ne t’ai pas trouvé.

Et puis, j’ai fendu les airs
Pour explorer tout l’éther.
Mais, je ne t’ai pas trouvé.


J’ai accepté ma misère,
Il n’y a plus rien à faire.
Mais, je sais bien te rêver!

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De ces êtres doux et beaux!


Ces êtres doux et beaux,
Ces si gentils têtards,
On les balance trop tôt,
Dans ce monde de crevards.

Ils veulent ton attention
Et ils sont pleins d’espoir.
Tu les laisses, sans raison,
Et ils tombent dans le noir.

Ces êtres doux et beaux,
Ces si gentils têtards,
On n’écoute pas leurs mots,
On les laisse au placard.

Et quand ils sont ados,
Ce vilain désespoir,
Qui leur colle à la peau,
Atrophie leurs nageoires.

Ces êtres doux et beaux,
Ces si gentils têtards,
On les balance trop tôt,
Dans ce monde de crevards.

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