Dans tes yeux de chagrin!



Dans ton grand pyjama,
On tient, facile, à trois.
Et tu trembles parfois,
Comme si tu avais froid.

Dans tes yeux de chagrin,
C’est un arrêt sur fin.
Tu te vois en pantin
Qui a raté son train.

Et tu te tiens, là-bas,
Tu regardes devant toi.
Et tu ne bouges pas,
Ni un œil, ni un doigt!

Tu n’es plus un gamin.
Pour toi, pas de demain
Car tu es orphelin
Et de tout et de rien.

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L’enfant du ciel!


Sur le parvis brillant
D’une maison plein-ciel,
Un tout petit enfant
Traîne un sac de poubelles.
Mais, où sont ses parents?
Tout est artificiel!

Il rentre se poster
Prés du hublot-fenêtre.
Là, il peut observer
Ce qui pourrait paraître.
Immobile et figé,
Il est encore à naître!

Tout petit, dans le blanc,
Il regarde le ciel.
Le gazon luit, devant,
Près du sac de poubelles.
Ses yeux sont si brillants,
Quand il secoue ses ailes!

Un jour, en plein été,
Il a vu apparaître,
Marchant à pas pressés,
La chasuble d’un prêtre.
Ils ont un peu parlé,
Par le hublot-fenêtre.

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Dans mes yeux d’effraie!



Je le sais bien, désormais,
Mes yeux ne sont pas étanches.
Ce sont les yeux d’un effraie
Qu’on a cloué sur sa planche.

Et si mon enfer est vrai,
Il est là, sur cette planche.
L’eau qui découle, à grands jets,
File vers la mer qui se penche.

Je suis comme cet effraie
Qu’on a fixé sur sa branche
Et qui pleure, à tout jamais,
Son oisillon, son dimanche!

Oh, si mon enfer est vrai,
Il est là, sur cette branche,
Face à ces champs de regrets,
Devant cette mer de navrance.


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