EspRit Fêlés – Hommage à Pierre EPARVIER (1991 – 2016)

Il est venu vers moi, en enfant de hasard.
Je l’ai cherché longtemps, en luttant dans le noir.
Maintenant, il est mort. Je rentre; il se fait tard!

Pierre avait des yeux ambidextres; je m’en souviens vraiment!

Car repousse la neige, dans le vent de tes pieds.
Et la fin du cortège est déjà annoncée!

Il tomba de la neige,
Dans le coeur de l’été.
J’ai suivi le cortège
Et puis j’ai continué.

Ton sommeil est un piège;
Je vois tes yeux bouger.
T’as vu tomber la neige
Et tu voudrais sorter.

Tu bondis de ton siège;
Tu sais pas attender.
Tu cours vers le manège;
Tu apprends à skier.

Tu souris à la neige
Et tu lèches ton nez.
Tu ris au sortilège;
Je vois tes yeux briller.

Il n’y a plus de neige,
Dans le mitan d’été;
J’ai pensé à du beige,
En voulant t’encadrer.

Je te vois traverser l’herbe, pour me parler.
Je te vois traverser l’herbe, sur une jetée.

Je te vois traverser l’herbe, le monde entier.
Je te vois traverser l’herbe, comme pour voler.

Je te vois traverser l’herbe, puis aborder.
Je te vois traverser l’herbe, pour me parler.

Tu es entré en moi, âme muette. Je suis l’union de toi avec ma tête.

Même si je me tais, que je vais bien,
Je crie encore vers lui, bien des fois.

J’aime trop l’aimant de tes yeux pour vouloir m’en passer.

Je vais te dire n’importe quoi,
Pour te quérir au fond de toi.

Je vais te dire du bien de toi
A te faire rire, tant t’y crois pas.

Je vais te dire: C’est beau, tout ça;
Y’a ton sourire qui se déploie!

Oh, mon enfant, ma foi ne cesse;
Ton long rire est un paradis.

Oh, mon enfant, fleur de tendresse,
Toi, tu m’aimes en ce que je suis.

Oh, mon enfant, ma joie d’ivresse,
J’aime quand tu me chahutes, aussi.

Oh, mon enfant, en ta promesse,
Ton sourire est ma pharmacie.

Oh, mon enfant, en droit d’aînesse,
Tu permets que je te remercie?