
J’ai, au coeur, une chanson amène, un doux poème.
Elle rassemble, de toute mon histoire, les Je t’aime!
Je t’aime, Pierro!
Je t’aime, l’oiseau!
Je t’aime, ruisseau!
Je ne t’aime pas, mon égo. Mais, sans toi, je n’existerai pas!


EspRit Fêlés – Hommage à Pierre EPARVIER (1991 – 2016)
Site de commémoration de Pierre EPARVIER. Il est né le 11 Janvier 1991 et est décédé le 19 Octobre 2016 à l’âge de 25 ans. Pour honorer son âme, sa mémoire, son être, j’ai entrepris l’ouverture de ce blog où, toutes personne le souhaitant, peut publier un texte, un mémoire, une photo, un film, une musique, … ce que vous sentez être bon, pour lui, pour nous, ses proches, pour vous.
A force de te chercher, je suis entré dans ta tête, au tréfonds de toi. Il fait noir!
Puis, je me retrouve couché sur le ventre, au bord d’une falaise. Je te tiens par la main. Tu pends dans le vide. Je te retiens. Je m’accroche pour ne pas glisser. Je ne vais pas te lâcher!
Dans le noir profond, tu scintilles légèrement. Tu as levé tes yeux vers moi et me regardes, immobile et silencieux!
Cette fois encore, je t’ai remonté. On se serre à s’étouffer!
Je crie vainement.
Je prozaque, souvent.
Je mens, tout le temps!
C’est le néant qui m’habite.
Au resto, je prends les frites.
Au ciné, je m’endors vite!
Je tombe toujours du bateau.
Je porte-à-faux beaucoup trop.
J’n’ai pas de reflet dans l’eau!
J’avale tout, je m’abîme.
Je verre-vide, en intime.
Et puis je m’approxime!
Je ne rie que quand je bois.
Duplicata avec toi,
Je ne sais pas qui est moi!
Lexomil à l’instant!
N’en ai pas pour longtemps.
Je suis mort en dedans!
Au tréfonds de moi-même,
J’ai caché mon poème.
Tu le sais, toi qui m’aimes!
Je crie vainement.
Je prozaque souvent.
Je meurs tout le temps!
Tant de journées à errer dans un monde étranger.
Dans un monde sans couleurs,
Dans un monde sans valeur,
Dans un monde sans chaleur!
Le cordon ombilical coupé net!
Mon coeur est tombé dans mes chaussettes. Il se cache. Il ne veut plus remonter.
Ce n’est pas une vie. C’est du rab, l’épreuve achevée!
Ce que je ressens tout le temps, c’est que ça me tire vers toi!
Casquette bleue à épingle, vissée sur un crâne au chaume sauvage.
Des lunettes-poussière pour regarder à côté.
Un de ces pulls à capuche, comme tu les appelais.
Un futal remonté d’une seule main, jean à tubes ou pantalon de soufi.
Des pompes-pantoufles.
Ta veste kaki, toute délabrée.
Le Chanel dont tu t’arrosais. Voilà, je t’ai habillé!
Avec, en dessous de tes yeux, un tarin bien droit, des lèvres épaisses, une moustache de mousquetaire et un menton carré.
Des dents-domino, en rangée boiteuse. Ce sont elles qui, quand s’allumaient tes yeux, faisaient flamboyer ton sourire.
Le tout en Bleu, blanc, blond!
Tes lunettes-écran que tu remontais d’une phalange experte.
Tes chausses que tu faisais traîner et tes genoux articulés donnaient à ta démarche un air échassier.
Des tatouages qui poussaient parce que bien arrosés.
Assis à la cuisine, ta pogne costaude faisant tourbillonner ton café. Posé!
Toute l’assurance d’un petit homme égaré!
Cloporte, être grégaire et lucifuge, fuyant la Lumière!
Comme deux insectes de la même espèce, se moulant à l’anfractuosité d’une écorce. Le plus grand a replié ses élytres pour protéger le plus petit. A l’abri de ce bouclier, serrés l’un contre l’autre, on regardait tomber la pluie!
Vite, sous cet arbre, collés à l’écorce! Je t’ai donné ma veste. Je t’ai frotté pour te réchauffer. Je t’ai serré contre moi. D’à côté de ta tête, tes lunettes étaient pare-brise mouillé. Sous le vent glacial, serrés l’un contre l’autre, on regardait tomber la pluie!
On n’a pas attendu la fin de l’averse pour se mettre à courir. Mauvaise idée!