Il nettoie ses doigts au fromage sur sa tranche de pain.
Il continue à lécher l’alu, même quand tu l’engueules.
Il boit et il mange en même temps. En plus, il te parle.
C’est souvent là où il s’étrangle. Il redevient tout bleu,
Il crachote tout partout. C’est merveilleux, un môme!
Dans le vent sur étang!
T’étais tout blanc!
C’était comme un appel!
Depuis l’Arbre-Ombre!
Je lorgne le monde
Et tout qui respire,
Depuis l’Arbre-Ombre.
Le jour qui s’étire…
Je vois, dans les ondes,
Ta voix-souvenir.
Si tu n’as pas d’ombre,
J’entends ton sourire.
Dans une paix profonde
Et entre deux rires,
Dessous l’Arbre-Ombre,
On reste à s’assir.
Je lorgne le monde
Et tout qui respire,
Depuis l’Arbre-Ombre.
Le jour va finir.
C’est un commémor!
Tel un cristal serein!
Une histoire pour tes yeux!
Je te conte une histoire,
Car le temps est mouillé
Et qu’il est un peu tard,
Pour s’aller promener.
C’est l’histoire du Renard,
Du fromage Pue-des-pieds
Et du vilain Corbard
Qui voulait le bouffer.
Je crois, il se fait tard
Et l’histoire s’est figée.
Voyons dans ma mémoire,
Si je peux la trouver.
Mais, le vilain Corbard
Ne veut rien écouter
Et il ferme ses mâchoires
Sur le blanc Pue-des pieds!
Je crois, c’est pas trop tard
Pour dire la vérité :
Pue-des-pieds, dans l’histoire,
Est toujours condamné.
De Renard à Corbard,
Commence l’échauffourée.
Pue-des-pieds, sans retard,
Fuit, en longues coulées.
Tant je dis cette histoire,
C’est fini de pleuver
Et il n’est pas trop tard,
Pour nous faire à goûter.
C’est chaque fois un baptême!
De l’autre côté!
Le ciel était bas
Et même un peu figé.
J’entendais nos pas,
Puis tout s’est arrêté.
Le vent était froid,
Comme immobilisé.
L’écho de ta voix
N’était plus prononcé.
Le sol était plat,
Tel du papier glacé.
Tu étais trop las,
Tu te perds, à glisser!
Le temps était glas
Et l’horizon tremblé.
Tu n’étais plus là,
Mais de l’autre côté.