Un peu de cendres, au fond d’une urne.
Je ne crois pas que tu sois là!
Ne me prenez pas pour une burne.
Un être, c’est bien plus grand que ça!
Auteur/autrice : Marc PETITEVILLE
Rose-Matin!
Mon môme!
Pierro, la bulle!
Quand il était marmot,
A l’âge couche-culotte,
Notre tout petit Pierro
Etait un Don Quichotte.
On l’assoit sur sa chaise.
Il n’y reste pas longtemps.
Il se tord, à son aise,
Et se penche vers l’avant!
Moi, j’étais fasciné
Par l’ardeur de l’enfant.
Il se casse le nez
Ou il s’envole vraiment?
Sa belle chevelure blonde,
Les cheveux de Tarzan!
Il regardait le monde,
Avec ses yeux brillants!
Oh, comme il était beau,
Avec ses yeux aimants,
Notre petit Pierro,
Mi-ange et mi-enfant!
Curieux et éveillé,
Il me faisait marrer.
Il était culotté,
Comme un aventurier!
Il ne pleut que sur toi!
En cette fin de matinée, les nuages s’accumulent et s’assombrissent. C’en est déjà fini de notre balade d’après-midi.
J’observe dehors et je me surprend à penser à un nuage particulier.
Un nuage tout petit et très gris!
Vous ne me croirez peut-être pas. Moi, je l’ai vu plusieurs fois.
Il se tient au-dessus de quelqu’un. Il l’efface lentement de chagrin.
On se retourne. On voit le nuage, au-dessous rien.
On ne se rappelle déjà plus. On se demande s’il y avait bien eu quelqu’un.
Je le vois, de temps en temps, dans la foule, accroché à un passant.
Un passant triste et lent! Le lendemain il ne vient plus au bar où il allait souvent.
Maintenant, je ne regarde plus le ciel, ou plus vraiment. J’essaie d’éviter. Quand la pluie ruisselle sur un chaland particulier, là, je lève les yeux et j’affronte le nuage pour qu’il ne puisse pas voler toute une identité!
Le soir de Noël, ensemble!
Ce soir, c’est pause dans le morose. Plus de tristesse!
Ce soir, j’allume le feu dans l’âtre et lance la cuisson dans le four.
Le petit sapin, entouré de paquets rouges, scintille dans un coin.
Ce soir, je sais que j’aurai plaisir à t’avoir avec moi.
Je sais que tu seras content d’être là!
Si tu es en forme, ce sera la fête.
Si tu ne l’es pas, je m’occuperai de toi.
Le paquet oblong, sur le côté! Celui-là, il est pour moi.
Je sais ce que c’est. Je sais qui l’a mis là. Je sais que je vais aimer.
Si j’y touche un peu trop, ce soir, je vais beaucoup parler !
Bon Noël, mon grand! A la nôtre! Je t’aime, Pierre!
La Chanson des Tréfonds!
Je crie vainement.
Je prozaque, souvent.
Je mens, tout le temps!
C’est le néant qui m’habite.
Au resto, je prends les frites.
Au ciné, je m’endors vite!
Je tombe toujours du bateau.
Je porte-à-faux beaucoup trop.
J’n’ai pas de reflet dans l’eau!
J’avale tout, je m’abîme.
Je verre-vide, en intime.
Et puis je m’approxime!
Je ne ris que quand je bois.
Duplicata avec toi,
Je ne sais pas qui est moi!
Lexomil à l’instant!
N’en ai pas pour longtemps.
Je suis mort en dedans!
Au tréfonds de moi-même,
J’ai caché mon poème.
Tu le sais, toi qui m’aimes!
Je crie vainement.
Je prozaque souvent.
Je meurs tout le temps!
Addict!
( à chantonner)
Toi et tes lorgnettes,
De chaume couvertu.
Ta moue, tes lunettes
M’ont vite convaincu!
Tes deux phares, en plein air,
Enrayonnent d’autant plus
Qu’au jeu de la lumière,
Ils sont vairons et plus!
Leurs regards sincères
M’ont vite corrompu.
Aux doux-beaux yeux de Pierre,
Suis addict convaincu!
En berne et éphémères,
Je les vois d’autant plus
Que dans toute cette affaire,
C’est eux que j’aime le plus!
Pierro la Lune!
Ton chien hurle à la lune;
Je m’demande bien pourquoi.
Est-ce une règle commune?
Il devient loup, je crois!
Ton chien hurle à la lune;
Je m’demande bien pourquoi.
Serais tu sur la lune?
Est-ce que ton chien te voit?
Serait-ce de l’amertume
Qu’il aurait dans la voix?
La lune est dans la brume.
Le chien ne la voit pas!
Je rêve à Pierro la Lune.
Mais le voilà qui aboie.
Il n’aboie pas pour des prunes.
Je crois qu’il a vu un chat.
Tais toi ou je t’en mets une.
Toi, l’animal qui aboie
Tu veux aller sur la lune?
Je t’y envoie de ce pas!