Site de commémoration de Pierre EPARVIER. Il est né le 11 Janvier 1991 et est décédé le 19 Octobre 2016 à l’âge de 25 ans. Pour honorer son âme, sa mémoire, son être, j’ai entrepris l’ouverture de ce blog où, toutes personne le souhaitant, peut publier un texte, un mémoire, une photo, un film, une musique, … ce que vous sentez être bon, pour lui, pour nous, ses proches, pour vous.
Catégorie : Photos et créations graphiques
Cette catégorie référence les photos et tout ce qui créations graphiques de manière plus générale.
Des fois, je repense à l’enfant que tu as été. Confiant et agréable aux adultes! Après, tu t’es démerdé tout seul, comme un grand, jusqu’à ce que l’angoisse ne t’en empêche vraiment.
Et moi, je protégeais le doux jeune homme triste que tu étais.
L’angoisse s’est acharnée à te démunir, à te garder enfant. C’est impardonnable! Toi, tu te comportais en homme. J’en témoigne!
De tous les PIERRE que je connais, c’est le plus récent que je préfère. Vous êtes tous là!
Ce samedi matin, je me suis levé tôt. Il faisait beau. Je voulais tailler le tilleul, m’occuper du jardin, profiter du soleil. J’étais content.
J’ai pensé juste un instant à toi, et crac, un rideau de pluie est venu effacer tout ça. C’est le troisième printemps depuis ton suicide. Va t’il m’échapper celui-là aussi?
On était intimement liés, toi et moi, luttant ensemble pour t’apporter un peu de mieux-être.
Ta mort, je l’accepte comme celles des autres. Les circonstances, même, ont peu d’impact. En finir n’est qu’en finir. Pas de blâme!
Mais, ta vie, ta souffrance m’affectent au plus profond de moi, tout autant que quand tu étais là. Elles me faisaient mal et me font mal!
C’était un combat sans espoir, on le savait tous les deux. Je te portais quand même. J’étais là. Je faisais tout ce que je pouvais.
Ce que tu vivais me torturait. La confiance que tu avais en moi était mon moteur. Le réconfort que je t’apportais, un cadeau des dieux, là, dans tes yeux! Le lien que ça crée est énorme. Je ne t’aurais jamais lâché. Jamais!
Je ne m’en sortirai pas vraiment cette fois, je crois. J’étais flingué bien avant ton suicide, de toute façon. On verra bien!
Un jour, je me suis entendu dire: « Quand on se bat pour un proche, on met tout, tout de suite, et on s’accroche. » Je sais que ça venait de ma vie avec toi. Beaucoup de choses que je pense, que je ressens viennent de là!
Je ne regrette rien, c’est le jeu. Mais je voudrais que, toi, tu ais une deuxième chance.
Je suis très fier de toi, de moi, de nous! Je ne peux te dire ni au revoir, ni à bientôt. Je te dis que je t’aime, Pierre, car je t’aime pareil.
C’est bientôt Noël, mon grand. On fait une bouffe ce week-end ? C’est la période. T’en dis quoi? Comme d’hab ou on invite tes potes plutôt? Attention, pas de plan à la con. Tu ne flottes pas, tu ne te téléportes pas et tu ne restes pas collé au plafond! Ok, moi, j’appelle Momo, François et Damien. Et toi, Grèg, s’il est dans le coin. Que les potes, tu préfères. T’as pas beaucoup de temps et la famille, tu la verras à Noël! Ok, je m’en occupes. Mais tu ne m’as pas répondu! Dis, comment ça va sur ta planète ?
Pour moi, il n’y a rien à fêter, rien à célébrer, ce mois-ci.
Mercredi 19 octobre, jour maudit!
Je n’ai rien oublié de ce jour-là. Je me souviens de tout. Le coup de poing dans le ventre, le tsunami dans mon crâne…
La fin de toi, l’horreur absolue!
Je t’ai tellement regardé, toi. Toi, si seul avec ta souffrance! Tu subissais, sans plus rien dire. Je te vois encore. Non, il n’y a rien à célébrer!
Il n’y a Rien à oublier! Juste te garder, avec nous, comme tu étais.
A l’époque, quand je t’ai pris avec moi, une chanson de Félix Leclerc, « Petit Pierre », m’était revenue. Elle a tourné souvent dans ma tête. Je t’en ai chanté bien d’autres, de ton vivant, mais pas elle!