Lettre à Pierre n°3 !

Ce samedi matin, je me suis levé tôt. Il faisait beau. Je voulais tailler le tilleul, m’occuper du jardin, profiter du soleil. J’étais content.

J’ai pensé juste un instant à toi, et crac, un rideau de pluie est venu effacer tout ça. C’est le troisième printemps depuis ton suicide. Va t’il m’échapper celui-là aussi?

On était intimement liés, toi et moi, luttant ensemble pour t’apporter un peu de mieux-être.

Ta mort, je l’accepte comme celles des autres. Les circonstances, même, ont peu d’impact. En finir n’est qu’en finir. Pas de blâme!

Mais, ta vie, ta souffrance m’affectent au plus profond de moi, tout autant que quand tu étais là. Elles me faisaient mal et me font mal!

C’était un combat sans espoir, on le savait tous les deux. Je te portais quand même. J’étais là. Je faisais tout ce que je pouvais.

Ce que tu vivais me torturait. La confiance que tu avais en moi était mon moteur. Le réconfort que je t’apportais, un cadeau des dieux, là, dans tes yeux! Le lien que ça crée est énorme. Je ne t’aurais jamais lâché. Jamais!

Je ne m’en sortirai pas vraiment cette fois, je crois. J’étais flingué bien avant ton suicide, de toute façon. On verra bien!

Un jour, je me suis entendu dire: « Quand on se bat pour un proche, on met tout, tout de suite, et on s’accroche. » Je sais que ça venait de ma vie avec toi. Beaucoup de choses que je pense, que je ressens viennent de là!

Je ne regrette rien, c’est le jeu. Mais je voudrais que, toi, tu ais une deuxième chance.

Je suis très fier de toi, de moi, de nous! Je ne peux te dire ni au revoir, ni à bientôt. Je te dis que je t’aime, Pierre, car je t’aime pareil.

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Lettre à Pierre n°2 !

Là, j’ai envie de t’écrire, Pierro. J’ai envie de te parler, mon p’tit coeur. J’ai le goût de te dire des trucs doux.

Qu’importe si tu ne réponds pas! Ca me fait chaud de penser à des trucs comme ça.

Mais, vu les circonstances…  J’sais bien, mais je m’en fous. Tu existes encore  pour moi!

Tèm, Pierre!

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In hell, i’ll be in good company.

T’es peut-être parti à temps, Pierro.

Ici, à force  de s’acharner à construire un enfer, on y est arrivé. Il se concrétise!

Quel monde va t’on laisser à nos enfants? Quel monde va t’on laisser?

Qu’importe où se situe l’enfer, j’y ai ma place. J’y serai en bonne compagnie.

Je te laisse, je retourne à la fête. Ici, c’est chez moi!

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Aux vilains petits canards!

Tu permets, Pierro? Je voudrais parler aux vilains petits canards.

Tu sais, j’vois la vie un peu comme un escalier. Sur ses marches, si on est quelque chose, on s’évertue à grimper. On grimpe aussi haut qu’on peut.

Parfois, la vue est vraiment belle. Des fois, on est vraiment bien.

Le problème? Le sac que l’on porte sur le dos. Il  peut être lourd, très lourd.

Vous, votre sac l’est beaucoup trop. De plus en plus, tout le temps. Toute vie normale vous est interdite. L’espoir meurt à petit feu!

Alors, vous vous arrêtez. Il n’y a plus rien d’autre à faire. On vous range dans  votre sac. Vous errez un temps dans nos têtes, puis tout est dit.

Vous ne grimperez plus graver votre histoire. Quelle perte, quel gâchis!

C’est à vous que je veux adresser mes voeux!

 

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Comment ça va sur ta planète?

Jpeg

 C’est bientôt Noël, mon grand. On fait une bouffe ce week-end ? C’est la période. T’en dis quoi?  Comme d’hab ou on invite tes potes plutôt? Attention, pas de plan à la con. Tu ne flottes pas, tu ne te téléportes pas et tu ne restes pas collé au plafond! Ok, moi, j’appelle Momo, François et Damien. Et toi, Grèg, s’il est dans le coin. Que les potes, tu préfères. T’as pas beaucoup de temps et la famille, tu la verras à Noël! Ok, je m’en occupes. Mais tu ne m’as pas répondu! Dis, comment ça va sur ta planète ?

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Où t’en es-tu allé, Pierro?

Souffrance

Pour moi, il n’y a rien à fêter, rien à célébrer, ce mois-ci.

Mercredi 19 octobre, jour maudit!

Je n’ai rien oublié de ce jour-là. Je me souviens de tout. Le coup de poing dans le ventre, le tsunami dans mon crâne…

La fin de toi, l’horreur absolue!

Je t’ai tellement regardé, toi. Toi, si seul avec ta souffrance! Tu subissais, sans plus rien dire. Je te vois encore. Non, il n’y a rien à célébrer!

Il n’y a Rien à oublier!  Juste te garder, avec nous, comme tu étais.

A l’époque, quand je t’ai pris avec moi, une chanson de Félix Leclerc, « Petit Pierre », m’était revenue. Elle a tourné souvent dans ma tête. Je t’en ai chanté bien d’autres, de ton vivant, mais pas elle!

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Lettre à Pierre n°1 !

Aujourd’hui, je commence doucement à reprendre vie. Le mal de toi me gouverne totalement encore. Mais, pourtant, c’est lui qui me parle le plus de toi, Pierro. J’ai reconnu un de mes sourires amusés quand tu merdais un truc. J’ai eu de nouveau cette sensation dans les moments doux-amers. Tu ne faisais plus semblant. Je refuse de le faire.  Je n’accepte pas que tu sois condamné au néant. Ne t’étonnes pas si je te reste fidèle. Je t’aime, Pierre.

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Au Fond des Bois!

Je suis retourné, cet été, à l’étang  où j’allais quand j’étais gosse, le coeur de mon domaine d’enfant.

Pas de bruits d’humains, pas d’humains, que des bestioles et l’étang. Un moment de paix terrible!

                                J’aurais aimé te dire: « Tiens. Je te donne tout ça, c’est à toi. »

 Je t’ai vu, pendant un moment, allongé de l’autre côté de l’arbre, machonnant un brin d’herbe. On serait restés là jusqu’à la tombée de la nuit, c’est probable.

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