J’ai encore de ces réveils
Qui savent me retourner.
« C’est vrai que Pierre est mort! »
Je ne retrouve plus mes pieds!
La guillottine me décièle,
De son vil bruit glissé.
« C’est vrai que Pierre est mort! »
Sont mes mots prononcés!
Site de commémoration de Pierre EPARVIER. Il est né le 11 Janvier 1991 et est décédé le 19 Octobre 2016 à l’âge de 25 ans. Pour honorer son âme, sa mémoire, son être, j’ai entrepris l’ouverture de ce blog où, toutes personne le souhaitant, peut publier un texte, un mémoire, une photo, un film, une musique, … ce que vous sentez être bon, pour lui, pour nous, ses proches, pour vous.
Tu sais de qui je parle,
Sans avoir à penser.
Je sais que tu en parles,
Toi aussi, de ton côté.
Nos cœurs saignent, tous deux,
De cette flèche meurtrière
Qui nous rend malheureux
Quand on pense au petit Pierre.
Entre mon cœur, le tien,
Il sait se partager.
Le voilà qui revient,
Tu dois être trop occupé.
Nos cœurs gardent, tous deux,
La belle flèche enchantée
De ces moments heureux,
Seul avec lui, partagés!
Moi, j’ai quatre enfants;
Un mort, trois vivants!
J’ai comme avant mes quatre mômes,
Même si l’un deux est transparent.
Même si l’un d’eux est un fantôme,
J’ai pour toujours mes quatre enfants.
J’ai tous mes trésors;
Trois vivants, un mort!
C’est peu dire que j’aime mes mômes;
Leurs rires m’attirent, tel un aimant.
Vers mon petit Pierre, le fantôme,
Je crie à m’en arracher les dents.
Moi, j’ai quatre enfants;
Un mort, trois vivants!
Dans le nid que je t’ai construit,
Pour réchauffer un peu ta vie,
J’entends parfois ton gazouillis,
Heureux d’y trouver du répit.
Ça, c’était la vie d’autrefois,
Quand je servais mon enfant-roi.
Des fois, on a rit aux éclats.
Souvent, on a pleuré tout bas!
Maintenant que tu es parti,
Je devrais délaisser le nid.
Mais, quand l’angoisse me rétrécie,
Moi aussi, j’y trouve un abri.
Je me dis que c’est la vie-loi
Et je me dis que c’est comme ça.
L’hiver, un jour, s’arrêtera.
Je vis et je te garde en moi!
Quand je rêve de t’adresser
Autre chose que des larmiches,
Ta photo, au mur collée,
Me regarde et me rend riche.
Je plonge dans tes yeux dorés,
Je me dis qu’on a du bol :
On peut encore échanger,
Sans tremper dans le formol!
Tu dis que le cœur de Pierre
Est resté à mes côtés.
Alors, pour te satisfaire,
Je vais cesser de pleurer.
Puisque ton geste fatal
M’a semblé nous séparer,
Je devais regarder mal,
Ou bien du mauvais côté.
Quand je t’imagine ici,
Tu te magnes de rappliquer.
On rigole de mes conneries,
Je vais nous faire un café!
Genre maladie pourrie, il y a la Démunite.
C’est celle qui bouffe tout entier son hôte .
Une belle saleté, ça aussi encore, merci!
Des amputations, à la queue-leuleu.
Jusqu’à ce que… tu ne puisses plus!
Jusqu’à ce que tu n’aies plus de réponses.
Même la case de fuite s’avère inutile.
Tu es tombé dans la Démunite.
Tu es démuni et tu as besoin d’aide.
Ça commence à se compliquer.
Commencent vraiment les emmerdes!