T’accueillir!

Tu montes vite l’escalier. Tu viens droit sur moi.

Tes yeux sont des phares en plein jour. Ton sourire, un acquiescement.

T’as du bois pour moi. Je vais pouvoir porter le feu!

Mes bras s’ouvrent en grand.

On se regarde, on se parle.

Puis, de nouveau on vit ensemble!

Je m’appuie sur ton genou pour me lever.

Tu te rentres.

Demain, c’est moi qui viendrai chez toi.

On ira probablement se balader.

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Fugace par défaut!

Là, je t’écris tout de suite. Pour te mettre au courant, parce que je sais que tu serais affecté. Tu y penserais!

On touche le fond! Un petit poème pour Steve de Nantes…

Sous la lune blême,

Dans une eau rouge-sang,

Un petit feu follet disparaît à l’instant.     

Hier, il est parti danser. On ne l’a  toujours pas vu rentrer! 

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Plus jamais Pierre!

Je ne te reverrai plus jamais.

Toi, triste, gai ou serein. Plus jamais! Toi, vivant ta vie, passant dire bonjour. Plus jamais!

Toi, dans mes bras, ton beau regard droit dans mes yeux. Plus jamais!

Plus jamais rien. Macache, walou, que dalle!

Tout en moi crie encore vers toi.

Face à cette marée d’horreur définitive et empoisonnée, je ne peux opposer qu’un tout petit, qu’un dérisoire: « Je ne t’oublierai jamais! »

Ce que je sais, par contre, c’est que je t’aimerai jusqu’à la fin. Tu resteras dans ma vie, tout autant que les vivants. Je t’ai dans ma tête; je te connaissais tellement! Mais tu ne m’appartiens pas; tu restes à toi.

C’est ton histoire!

« J’aurai pu donner tant d’amour et tant de force. Mais tout ce que je pouvais, ce n’était pas encore assez! J’aurai pu fermer, oublier toutes ces portes. Tout quitter sur un simple geste, mais tu ne l’as pas fait! » J.J. Goldman

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Le Mal de Toi

Cette souffrance qui tente de sortir, quand je pense à toi ou quand je t’évoque à quelqu’un, je la connais.

Elle arrive à passer toutes les digues, parfois. Elle s’amuse à sourdre, intarissable, de tous les pores de ma peau, comme si je saignais continuellement. Elle me fout le plomb, aussi!

Elle est faite, d’une part, de mon manque de toi, de ce que j’ai perdu. D’une autre part, de ce que, toi, tu as perdu, de ta souffrance, de ta vie écourtée! Il reste la part, abyssale, que le monde a perdu, celle du chant de ta vie, la trace de ton chemin parcouru! Quel dosage chacune? Qu’est-ce que ça changera?

T’es mon p’tit? T’es mon frère? C’était à moi de te protéger; toi, tu m’obéissais. J’ vois pas trop la différence, à part ça! Tu disais ne pas vouloir me décevoir! Comment aurais-tu pu, Pierre?

Tu étais un, comme je le suis. Et j’ai été content de te connaître, toi, Pierre, mon petit.

Reste le souvenir!

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Je te fais parler un peu.

Je t’aurais demandé comment tu vois le monde;

Tu m’aurais répondu: « Y a des injustices! »

Là, tu ne penses pas à toi, mais à d’autres.

Ton pote Geoffroy a mis un texte sur le site, pour toi. Il écrit bien, vraiment! C’est peut-être à lui que tu penses.

Tu le sais quand t’en rencontres un? Tu les vois? Les petits êtres, à l’intérieur!

Oui, tu les reconnais, Pierre, toi aussi. Mon p’tit coeur sur pattes!

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Des mondes étranges…

J’ai un univers entier dans ma tête, des mondes complets. Tu m’as souvent entendu dire cela, rappelles toi.

Eh bien, c’est vrai. Si! Je m’y rends surtout le soir. C’est comme dans une grotte. On suit un long couloir. Sur les côtés, des tunnels. Des tunnels qui mènent chacun à une porte et derrière la porte, un monde. A chaque fois, un monde différent! Vierge et secret. Certains sont finis, d’autres ne sont encore que des ébauches.

Je t’expliquerai tout. Mais, p’tit à p’tit. C’est un peu compliqué. « T’es en train de marcher dedans en ce moment; c’est déjà que ça existe! T’es toujours cool? »

Le couloir que l’on vient de passer sur la gauche, par exemple! Je l’aime bien ce monde-là. Il tourne depuis le début. Il n’a pas posé de problèmes depuis sa conception. Je n’interviens plus depuis longtemps. Un monde riche, beaucoup de faune, peu d’humains. C’est très indien là-bas. La Terre mère, nos frères les animaux! Pas mal de générations se sont succédé déjà; ils ont d’excellents chanteurs. J’y suis pas retourné, ça fait une trentaine d’années. « Eh bin, oui. Cherches pas, j’te dis! »

Je t’emmènerai dans une forêt d’elfes la prochaine fois, si tu veux. « Y a des elfes? » Bien sûr. C’est un des tout derniers projets. Tout est pensé pour qu’il y ait une vie le jour et la même chose la nuit. Surtout la nuit! Ils vivent sous de grands arbres dont l’envers des feuilles génère des gouttes luminescentes; simple mais bien vu, non? On y voit comme en plein jour! Ils sont spéciaux, mais assez cools. Ils sont pâlots et secrets. Y a rien à y faire. C’est un peu dommage, ça fait pas très elfique! Bon, baste!

Quand je t’ai trouvé dans ma chambre, gravement blessé, j’ai eu peu de temps. Je t’ai ramassé et transporté ici. T’es mort, là-bas. C’est comme ça qu’on dit.

Je t’ai emmené chez moi, dans mon monde. Je t’ai fait une chambre. Et depuis, je veille sur ton sommeil. T’as quelques réveils partiels de temps en temps; c’est à ces moments-là que j’essaie de te familiariser à ta nouvelle vie. Mais, t’es encore au bois dormant. Ton corps a guéri depuis longtemps; mais ton âme est toujours en vadrouille, parcellaire. Tu n’es pas activé pleinement. Il faut que tu patientes encore un peu, que tu attendes d’être suffisamment rassemblé.

Je me rappelle ton premier réveil. On fait tous pareil! Pour te faire comprendre un peu et que tu t’éclates, je t’ai emmené sur la corniche qui surplombe le lac. T’étais pas fier, au début. « Vas-y, saute! T’inquiètes, si on peut construire des mondes, on peut tout faire. » T’as sauté; la surface de l’eau ne s’est pas brisée, elle s’est enfoncée et t’a renvoyé en l’air. T’as regrimpé la corniche au galop. « Ca claque! J’peux le refaire? » Il te suffit de le vouloir, t’as pas besoin de moi. T’as ressauté, tu apprends vite!

Au fait, quand même, j’ai un doute; tu ne te serais pas réveillé pendant que j’étais pas là? Tu ne serais pas descendu au village, en bas, des fois? C’est plus animé. Il y a plus de jeunes. Une étrange musique remplace flûte et tablas, le soir! Et puis, regardes! T’as pas les mêmes fringues, Pierre.

Alors, écoutes moi bien! Les choses changent à chaque fois qu’on intervient, si on n’a pas assez de maîtrise. Il faut vivre comme eux et pas les faire vivre comme nous. C’est impératif! Sois prudent. Fais bien attention, c’est nouveau pour toi.

« Tu manges là, ce soir, ou tu descends au village? Ah, j’allais oublier; quand t’auras bien tout intégré, quand tu seras prêt, tu pourras faire ton premier monde. Ton monde à toi! »

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Forever young!!

T’auras toujours 25 ans! Il n’y a rien à faire. J’essaie de te vieillir dans ma tête. Je m’arrache, mais non. Pas moyen!

C’est bon, je lâche l’affaire. De toute façon, le Pierre que je connais est jeune.

Tu es mort, c’est certain. Tu es définitivement parti, c’est sûr. Mais il est hors de question que tu disparaisses à tout jamais! Pas jusqu’à ce que je disparaisse à mon tour, du moins. C’est ma façon de t’être fidèle.

Un Don Quichotte à la ramasse? Ma foi, qu’importe. De toute façon, je n’écoute plus personne désormais. C’est ma façon de t’être fidèle.

Le jour où je t’ai dit que tu m’étais précieux, tu m’as répondu à la Gollum, « Mon précieux! ». Pourquoi j’ai pas été surpris?

Si je pouvais te demander un truc, je te dirais: « Reviens-moi, Pierre! ». Si je pouvais te souhaiter un truc, je te dirais: « Sois heureux, mon grand! ».

It’s getting late. See you in a while, my boy!

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Diaphane, mais pas évanescent!

Quand je te rends visite dans les limbes, je te retrouve souvent assis près d’un feu, sur la grève. J’ai beaucoup d’imagination, alors je trouve toujours le chemin. Je descends un sentier dans le noir, j’entends les vagues, je vois ton feu! On parle peu, c’est tranquille et paisible.

Jamal est là aussi. Parfois, je te l’amène. Il s’assoie contre toi et m’ignore totalement, le chameau!

Tu n’es pas vraiment pareil, mais on se reconnaît.

Merci pour le décor, mon grand, c’est tout à fait à mon goût!

Heureusement, je peux encore te rejoindre ailleurs, quand ça me dit bien de te voir. Tu passes aussi de temps en temps, on garde contact. On ne vit plus ensemble, c’est tout ce qui se passe. Normal quoi!

Dream, dream, dream!

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T’as de beaux yeux, tu sais.

Je craque! Il faut que je parle de tes yeux.

Toi, tu regardais beaucoup. Combien de regards différents avais-tu exactement, Pierre?

Eh? Sur la photo, son oeil droit. Là, c’est sûr, c’est un reptilien!

Celui-ci, c’est un peu le tout premier pour moi. Ce regard qui parlait, je l’ai entendu. J’ai eu le sentiment de te voir pour la première fois, ce jour là!

Tout en rouge, avec ta grosse montre bleue, j’aime cette photo de toi, mon petit bonhomme.

Pas d’accord pour la photo. Ouh là là, j’avais merdé. Une épée, ton regard!

Quand je te rend visite, au gré de mes voyages vers toi, il ne se passe pas longtemps avant que je ne rencontre tes yeux.

Ton regard écrivait des mots sur du papier dans ma tête. Il chantait à mon oreille.

C’était ta porte à toi. Ta porte vers le monde et la source de tes plus beaux discours!

29.1.2012 « de k »ell coulmeur sont mes yeux??? »

Des yeux vairons, j’en ai pas vu souvent. Et là, j’en avais à domicile et pas des moches!

« On échange, Pierre? Tu me donnes ton oeil vert et je te donne un de mes yeux bleus; ils sont pas mal, eux aussi. » T’as pas voulu, traître!

Tu regardais toujours par dessus tes lunettes, j’me rappelle! Derrière, tes yeux brillaient blond. Ils restaient jeunes et frais.

So long! Les souvenirs déboulent.

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